Gencives fragiles
90% des adultes sont concernés à un moment de leur vie par des problèmes gingivaux. Quand on pense parodontologie ou maladie parodontale, on pense maladie des gencives. Plus précisément, il s’agit de pathologies affectant ce que l’on appelle le parodonte. 90 % des adultes sont concernés par des maladies de gencives de différents niveaux de gravité, à une certaine période de leur vie. En France, plus de 80 % des adultes entre 35 et 44 ans souffrent de maladies parodontales.
Qu’est-ce que le parodonte ?
Le parodonte est constitué par l’ensemble des tissus qui entourent et soutiennent la dent (4 tissus) :
- Gencive
- Cément
- Os
- Ligament ou desmodonte
Le parodonte est très important, il a pour missions de maintenir vos dents solidement et durablement attachées à l’os sous-jacent et de les mettre en relation avec le reste de l’organisme.
Qu’appelle-t-on maladies parodontales ?
Les maladies parodontales sont des maladies inflammatoires, d’origine infectieuse. Elles résultent d’une accumulation de plaque dentaire bactérienne au niveau des dents. On appelle plaque dentaire la substance blanchâtre « molle » qui se dépose à la surface de la dent. Elle est essentiellement constituée de protéines salivaires, de résidus alimentaires, de bactéries et des toxines secrétées par ces dernières.
Les maladies parodontales résultent d’un déséquilibre entre les bactéries de la flore buccale et les bactéries nocives qui prennent le dessus sur les premières. En l’absence d’une hygiène bucco-dentaire régulière (nettoyage quotidien des dents), la plaque s’accumule et va se minéraliser, c’est-à-dire que du tartre va se former sur la dent, dans les espaces interdentaires et sous la gencive.
La maladie parodontale peut être localisée sur une seule dent / groupe de dents, ou être généralisée à toute la bouche. Lorsqu’elle se limite à la gencive, on parlera de gingivite. Lorsqu’elle touche l’ensemble du parodonte, on parlera de parodontite, qui peut aboutir au déchaussement et à la perte des dents si elle n’est pas traitée.
Gingivite et Parodontite
- La gingivite est une inflammation plus ou moins localisée des gencives, généralement indolore. La principale cause est à rechercher dans la présence de la plaque dentaire. La gingivite est réversible, c’est le premier stade de la maladie parodontale.
- Si la gingivite n’est pas traitée, elle se transforme en parodontite, c’est le second stade de la maladie parodontale. En plus des gencives, l’infection s’est propagée aux tissus profonds (os, ligament et cément) avec atteinte osseuse plus ou moins prononcée et présence de poches parodontales (approfondissement de l’espace entre la dent et la gencive). Ces poches deviennent rapidement le réceptacle d’une grande quantité de bactéries et de tartre, ce qui aggrave l’irritation de la gencive, et empêche la guérison. À son stade le plus avancé, la parodontite provoque la chute des dents.
On distingue 2 types de parodontites :
la parodontite chronique (développement lent et progressif) de la parodontite agressive (progression très rapide). En France, près d’un tiers des adultes âgés de plus de 35 ans souffrent de parodontite
Quels sont les symptômes et signes visibles des maladies parodontales ?
Les maladies parodontales sont parfois indolores jusqu’à un stade avancé, elles peuvent donc se développer à bas bruit, sans que l’on ressente une quelconque douleur. Certains signes visibles permettent d’identifier ces maladies. Les signaux d’alerte sont : le saignement, l’inflammation de la gencive, la mauvaise haleine (halitose), le déchaussement et la mobilité dentaire.
Quels sont les facteurs de risques des maladies parodontales ?
Bien que la plaque dentaire liée à une hygiène bucco-dentaire mal adaptée soit la cause directe des maladies parodontales, d’autres facteurs peuvent contribuer à leur développement ou à leur aggravation.
- Le tabac : Il multiplie par 3 le risque de maladies parodontales.
- Une consommation excessive d’alcool.
- Des facteurs génétiques qui prédisposent à la maladie (chez 40% à 80% des cas).
- Des troubles hormonaux (grossesse et puberté) : certains changements hormonaux peuvent rendre les gencives plus rouges, sensibles avec une tendance accrue au saignement (la gingivite concerne 6 femmes sur 10 pendant leur grossesse).
- Certaines infections virales (VIH, certains virus du groupe herpès).
- La prise de certains médicaments : antiépileptiques, anticoagulants, médicaments antirejet (après une transplantation) ou antihypertenseurs.
- Le stress.
- Les maladies d’ordre systémique (ex : le diabète). Ces maladies qui affectent les défenses immunitaires de l’organisme peuvent contribuer à aggraver certaines formes de maladie parodontale.
- L’âge : le risque augmente avec l’âge, la rétraction des gencives débutant généralement vers 40 ans.
- Le sexe : les hommes sont plus touchés que les femmes.
- La malnutrition : elle va réduire les capacités de l’organisme à se défendre et donc favoriser le développement des maladies parodontales.
Comment traiter les maladies parodontales ?
La première recommandation pour éviter les maladies parodontales est d’avoir une hygiène bucco-dentaire rigoureuse : brossage des dents 2 à 3 fois par jour, pendant 2 à 3 minutes.
Le traitement de la maladie parodontale dépend de son stade d’avancement. Il associe en général un ou des actes de soin par le dentiste au fauteuil (détartrage, surfaçage voire chirurgie dans les cas les plus avancés) et la recommandation d’un bain de bouche antiseptique complété si besoin par la prescription d’un traitement médicamenteux systémique pour lutter contre l’infection.
Evolution et complications
La guérison ou la stabilisation de la maladie dépend non seulement de la virulence des agents pathogènes, du traitement éventuel, mais aussi et surtout de l’investissement de la personne dans les mesures d’hygiène bucco-dentaire quotidiennes. Dans 80% des cas, l’évolution est favorable avec disparition des saignements, diminution des poches et arrêt de la destruction osseuse.
Toutefois, dans les stades sévères, il se peut que le traitement habituel ne suffise pas à empêcher la destruction de l’os et la perte de la dent. C’est l’une des complications les plus courantes. Il faut donc parfois extraire une ou plusieurs dents atteintes pour éviter que l’infection ne se propage aux autres dents. Ainsi, lorsque les gencives saignent, il est primordial de ne pas trop attendre avant de consulter, pour augmenter les chances de guérison.
En l’absence de traitement, les risques principaux sont la perte de dents et de l’os. Plus la perte osseuse est importante, plus il sera difficile de poser des implants et il faudra recourir à d’autres techniques plus compliquées.